34                MEMOIRES DE PIERRE OE L'ESTOILE.
donné charge de composer plustost les affaires dc France que les aigrir, reconnoissant qu'il avoit esté trompé aux desseins et intentions de ceux de la Ligue, qui commençoient à avoir le Pape pour fort suspect, jusques à Papeler politique et fauteur de l'hérésie. De quoi font foi les lettres à lui ecrites par la Sorbonne en date du 29 avril 1590, dont je tirai uné copie.,' qu'on trouvera escrite dans ung mien livre de recueils.
Le samedi dernier jour de mars 1590, M. le légat alla voir M. du Maine à Saint-Denis, pour le consoler et réconforter de ses pertes, et lui donner courage de poursuivre ses entreprises ( M. Lion y estoit, et plu* sieurs autres prelats ét seigneurs de son parti); aux re­monstrances et offres desquels M. du Maine en les re­merciant leur dist : qu'il n'avoit point peur, tant que ses affaires iroient bien, d'avoir faute d'hommes,et d'amis; mais que deux vers latins qu'il avoit appris au colege, et tousjours retenus, et qu'il avoit trouvé ve­ritables, principalement depuis sa derniere desroute et infortune, lui faisoient peur ; qui estoient :
Dum fueris felix, mtdtos numerabis eunicos ; Tempora si fuerint nubila, solus eris.
Supplément tiré de l'édition de 1736.
Le jeudy premier jour de mars, le légat Cajetan, sur le bruit qu'il devoit se faire une conference à Tours, à laquelle les évêques avoient été invités pour aviser et travailler à la conversion d'Henry iv, il leur écrivit ùne lettre circulaire pour les avertir de ne point s'y trou­ver, soit que celui ou ceux qui les avoient convoqués n'avoient pas le pouvoir de le faire, soit que le lieu où elle étoit assignée étoit sous la puissance d'un ex-
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